On se souviendra de la journée du 21 octobre 2025 comme d’une journée où l’État de droit a triomphé et où la lutte contre la corruption s’est renforcée dans notre pays. On se souviendra de la journée du 21 octobre 2025 comme d’une journée où l’impunité s’est fragmentée et où l’on a rappelé au monde entier qu’aucun citoyen n’est au-dessus des lois. On se souviendra de la journée du 21 octobre 2025 comme d’une journée où un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, est arrivé en prison suite à sa condamnation pour association de malfaiteurs. Une condamnation prononcée par la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, qui a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
C’est bien ainsi que j’aurais aimé que l’on se souvienne de cette journée. J’aurais aimé qu’elle soit inscrite en ces termes dans notre mémoire collective. Or, ce n’en est rien.
Ce dont on va se souvenir c’est d’une mise en scène millimétrée où rien n’est laissé au hasard, accompagnée d'une couverture médiatique digne d’un mariage royal. Car les chaînes d’information en continue s’étaient vraisemblablement donné un défi de taille, qu’elles ont réussi à relever sans aucune difficulté : couvrir pendant des heures l’arrivée en prison de l’ancien président de la République sans jamais parler du fond de l’affaire.
Ce que l’on a vu le 21 octobre, ce n’est pas un moment de vérité, mais un spectacle désolant. L’ex-président arrivant dans une voiture aux vitres teintées, escorté comme une star de cinéma, les commentateurs parlant de “dignité”, de “courage” ou de “moment d’histoire”, sans qu’aucun ne rappelle les faits : des faits graves, documentés, jugés, condamnés.
Mais il faudra aussi se rappeler de cette journée - et de toutes celles qui l’ont précédées depuis la condamnation de Nicolas Sarkozy - comme d’une journée où la justice a été méprisée par des responsables politiques et où la séparation des pouvoirs a été piétinée. Il faudra également se souvenir de cette journée comme d’une journée où le mensonge a réussi à s’imposer dans le récit dominant (porté par de nombreux médias) au point où les faits, ayant abouti à la condamnation de Nicolas Sarkozy, ont soudainement disparu.






