Les inégalités nous accompagnent tout au long de notre vie, du berceau au cercueil en passant par l’école, le travail ou encore l’assiette. Car oui, le capitalisme fait des ravages jusque dans nos assiettes (plus ou moins vides pour certain·es). En 2023, une étude du CREDOC relevait que 16 millions de personnes se trouvaient en situation de précarité alimentaire en France, un chiffre qui a explosé cette dernière décennie. Cela signifie qu’une personne sur six ne mange pas à sa faim dans notre pays. Mais cette étude nous apprend également que la précarité alimentaire touche avant tout les femmes que ce soit d’un point de quantitatif comme qualitatif.
L’inflation, les guerres aux quatre coins du monde, le dérèglement climatique, etc. autant de choses qui nous laissent entrevoir que la situation ne va certainement pas s’améliorer que de plus en plus de personnes vont faire face à la précarité alimentaire. Les causes sont nombreuses et les associations qui luttent contre la précarité alimentaire tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années : recul des subventions, hausse massive des besoins, etc.
Pourtant, des solutions existent et sont explorées par celleux qui pensent qu’un autre monde est possible, un monde où la précarité alimentaire ne ferait pas autant de ravages, un monde où une forme de “sécurité sociale” alimentaire existerait. La sécurité sociale de l’alimentation (SSA) propose une alternative crédible, radicale et parfaitement réalisable. Inspirée du modèle de la Sécurité sociale créée en 1946, l’idée est simple : faire de l’alimentation un droit universel, financé collectivement, garanti à tout·es.
Concrètement, chaque personne disposerait d’une carte “Vitale alimentaire” créditée chaque mois d’un montant donné, utilisables uniquement pour des produits alimentaires conventionnés selon des critères sociaux et écologiques. Un système financé, à l’image de la Sécurité sociale santé, par une cotisation obligatoire sur les salaires (environ 12,6 %, selon les premières estimations), soit environ 120 milliards d’euros par an. Un coût qui peut paraître impressionnant mais qui reste inférieur à la branche maladie de la Sécu et surtout bien plus efficace que les dispositifs actuels d’aide alimentaire, qui reposent davantage sur un modèle caritatif que sur des politiques publiques à proprement parler.