Pour celles et ceux qui suivent mes travaux depuis un certain temps, vous connaissez déjà mon appétence pour les récits alternatifs et vous avez peut-être lu “Au revoir Simone !”. Aussi, vous ne serez pas surpris·es de me voir à nouveau disserter sur l’importance de déconstruire notre rapport au pouvoir afin d’imaginer une autre façon de faire société. Et lorsque j’ai effectué les recherches pour la rédaction de cet essai-fiction, je suis tombée sur le Care Manifesto. Un ouvrage collectif où les autrices et auteurs explorent, entre autres, le concept de “Caring State”.
Le Caring State y est décrit comme “Un État du care n’est pas un État vertical, hiérarchique, disciplinaire ou coercitif, mais facilite plutôt ce que Davina Cooper appelle “la tendance créative, horizontale et écologique du présent et du futur”. Un État du care œuvre nécessairement dans le sens de la justice sociale plutôt que de la justice pénale, tire les leçons du féminisme abolitionniste pour construire des communautés solidaires plutôt que des systèmes d’incarcération privatisés. Il encourage également de manière imaginative les “usages et espaces communs” en fournissant des institutions et des ressources ouvertes qui peuvent être supervisées par les citoyens à travers des processus démocratiques participatifs, tels que les assemblées de citoyens. En bref, l’État du care garantit les ressources nécessaires à la promiscuité des soins tout en permettant aux communautés de s’épanouir.” (The Care Collective, Care Manifesto: The Politics of Interdependence, Verso Books, 2020, p. 50).
C’est tentant, n’est-ce pas ?
Un État du care, et pourquoi ne pas y croire ? Pourquoi ne pas s’autoriser à rêver d’une autre forme d’organisation politique où le pouvoir ne serait plus synonyme de domination et où les institutions seraient au service du bien-être collectif ?