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La famine, arme de destruction massive

La faim est politique, elle est organisée et instrumentalisée par le gouvernement israëlien. Et aujourd’hui, elle est aussi un outil de contrôle, d’humiliation et d’extermination lente.

Léa Chamboncel

22 juil.

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La famine, arme de destruction massive

La faim est politique, elle est organisée et instrumentalisée par le gouvernement israëlien. Et aujourd’hui, elle est aussi un outil de contrôle, d’humiliation et d’extermination lente.

Léa Chamboncel

22 juil.

On ne peut pas parler de “crise humanitaire” quand il s’agit d’un crime. La famine est utilisée comme une arme de guerre, lentement, méthodiquement, en violation totale du droit international humanitaire. Et comme souvent, les femmes sont en première ligne. 

Depuis des mois, la population de Gaza est délibérément affamée. Le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF alertent : plus de 500 000 personnes vivent dans une situation de famine aiguë. Les enfants, eux, meurent de faim. Des milliers sont hospitalisés pour malnutrition sévère et le lait infantile manque cruellement dans tout l’enclave palestinienne. 

Et pendant ce temps, les bombardements israéliens ciblent les zones de distribution d’aide humanitaire. Le 17 juin 2025, au moins 59 personnes ont été tuées à Khan Younis alors qu’elles attendaient de la nourriture près de camions humanitaires. Le Haut commissariat aux droits humains de l’ONU a rappelé que l’entrave à l’aide alimentaire constitue un crime de guerre. 

En d’autres termes, la famine est ici un choix politique délibéré, pas une conséquence d’une situation exogène. Le droit international est pourtant très clair. La Convention de Genève interdit strictement d’utiliser la famine comme arme de guerre. Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale classe cette pratique parmi les crimes de guerre les plus graves. Empêcher la nourriture d’entrer, cibler les personnes qui tentent de se nourrir, bloquer les convois humanitaires : tout cela est illégal. Et pourtant, cela se produit. Dans l’indifférence,  dans le silence, et dans une impunité insoutenable. 

Comme toujours en temps de guerre, ce sont les femmes et les enfants qui sont les principales victimes. À Gaza, des centaines de milliers de femmes sont en situation d’insécurité alimentaire sévère. Non seulement elles mangent en dernier, mais elles sont aussi responsables de nourrir les autres (enfants, personnes âgées, proches blessés). Elles risquent leur vie pour trouver du pain ou un peu de riz. Et elles font tout ça dans des environnements où les violences sont omniprésentes. 

La faim est politique, elle est organisée et instrumentalisée par le gouvernement israëlien. Et aujourd’hui, elle est aussi un outil de contrôle, d’humiliation et d’extermination lente.

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