L’Europe compte 10 millions de plus de femmes que d’hommes. En ce qui concerne le vote, les jeunes femmes sont plus progressistes là où les jeunes hommes deviennent plus conservateurs. Alors que 52% de l’électorat européen est féminin, les partis radicaux et eurosceptiques sont pourtant susceptibles de remporter une trentaine de sièges en plus lors des prochaines élections du 9 juin. On essaie de vous expliquer pourquoi.
Abstention en cheffe
En 2019, un·e Européen·ne sur 2 a voté aux élections européennes (49% des femmes indiquant vouloir voter contre 52% des hommes). La participation des femmes augmente, certes, mais reste faible et l’abstention gagne encore en ce qui les concerne puisque 53% des femmes se sont abstenues en 2019. Stefanie Buzmaniuk, directrice de recherche à la fondation Robert Schuman en conclut que les femmes semblent moins impliquées dans la politique européenne que les hommes. “Difficile de dire en amont si les femmes se rendront plus nombreuses aux urnes en juin, mais il est évident que leur mobilisation peut changer la donne électorale dans certains pays.”, écrit-elle. Les exemples sont nombreux qui montrent que les femmes sont moins conservatrices que les hommes dans leurs votes. En Espagne, très peu de femmes votent pour le parti d’extrême droite, et ces partis séduisent également beaucoup moins les électrices en Autriche ou en Allemagne par exemple. En France si le RN rassemble autant voir plus d’électrices que d’électeurs – une preuve de plus d’une opération séduction réussie dans la société française – Reconquête ne les séduit pas. On en reparlera bientôt dans un numéro que Popol Post consacrera à l’extrême droite. Ainsi, en se mobilisant par le vote, les femmes sont réellement susceptibles d’inverser la tendance. Problème : elles étaient 1 sur 5 en 2019 à dire que la politique ne les intéressait pas.