Vous avez sûrement vu passer cette vidéo polémique dans laquelle Giuseppe Valditara, le ministre de l’Education italien a déclaré que « le patriarcat n’existait plus ». Selon lui, le patriarcat est mort il y a 50 ans quand le droit de la famille a été réformé en Italie car les époux sont depuis à égalité en droits et devoirs devant la loi. Voici la vidéo.
Pour le ministre, le patriarcat est donc mort car il n’a plus lieu d’être juridiquement. Or en Italie, le ministère de l’Intérieur décompte 84 féminicides depuis le début de l’année ; des initiatives se multiplient pour contrer les conséquences du patriarcat, de ses violences sous toutes ses formes et même la présidente Georgia Meloni conçoit que la violence à l’encontre des femmes soit bien une « plaie sociale et culturelle ». Le 25 novembre, le tribunal de Milan a condamné à perpétuité un homme pour le meurtre de sa fiancée enceinte de 7 mois. Le même jour, le parquet de Venise a requis la prison à vie pour un autre homme accusé d’avoir tué sa compagne de plusieurs coups de couteau.
Très critiqué, le ministre a souhaité insister sur le fait qu’il parlait bien de l’angle juridique et non culturel du patriarcat. Mais il est allé plus loin dans sa déclaration aux députés en affirmant la chose suivante aux « nouveaux entrants en Italie » : «Notre Constitution n’admet pas les discriminations fondées sur le sexe […] Il ne faut pas se voiler la face : l’augmentation des phénomènes de violence sexuelle est aussi liée à une forme de marginalité et de déviance qui dérivent en quelque sorte de l’immigration illégale ».
« En quelque sorte » ; l’amalgame est lâché, sans fondement. Et pour soutenir son ministre, Georgia Meloni a déclaré qu’il « existait sûrement » des données qui pointent également vers une incidence significative de l’immigration clandestine massive dans ce domaine. D’ailleurs, c’était l’un de ses angles de campagne en 2022 quand elle a utilisé la vidéo d’un viol commis en pleine rue pour exposer son plan sécuritaire.