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To endorse or not to endorse that’s the question 

Les États-Unis comptent environ 1 500 quotidiens, ce qui représente une audience d’environ 20 millions de personnes (en ligne et papier). À peine 3% de ces titres de presse s’expriment aujourd’hui quant à leur soutien politique. Pourquoi cela fait-il polémique ?

Illustration de Clothilde Le Coz

Clothilde Le Coz

04 nov.

selective focus photography of person holding newspaper
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Les États-Unis comptent environ 1 500 quotidiens, ce qui représente une audience d’environ 20 millions de personnes (en ligne et papier). À peine 3% de ces titres de presse s’expriment aujourd’hui quant à leur soutien politique. Pourquoi cela fait-il polémique ?

Illustration de Clothilde Le Coz

Clothilde Le Coz

04 nov.

Les États-Unis comptent environ 1 500 quotidiens, ce qui représente une audience d’environ 20 millions de personnes (en ligne et papier). À peine 3% de ces titres de presse s’expriment aujourd’hui quant à leur soutien politique. Pourquoi cela fait-il polémique ?

Les mots de l’ancienne rédactrice en cheffe des pages « opinions » du Los Angeles Times, Mariel Garza, sont sans appel : « Je démissionne parce que je veux qu'il soit clair que je n'accepte pas notre silence […] En ces temps dangereux, les gens honnêtes doivent se lever. C’est comme cela que je le fais ».  Sa décision fait suite à celle de son journal, le LA Times, de ne soutenir aucun·e candidat·e dans cette campagne présidentielle officiellement. C’est également le cas duWashington Post qui a signé un édito à ce sujet le 25 octobre pour « revenir aux sources » du journal. C’était inédit pour le journal depuis 1980 et cela lui a coûté plus de 200 000 abonné·es

Le New York Times a fait le choix d’officialiser son soutien dès le 30 septembre à Kamala Harris. Il a d’ailleurs également publié un article qui montre que la décision du propriétaire du Washington Post reste « floue » à ce jour. L’ancien rédacteur en chef du Post à déclaré à ce sujet : « Si cette décision avait été prise il y a trois ans, deux ans ou même un an, elle aurait été acceptable. C'est une décision tout à fait raisonnable. Mais elle a été prise à quelques semaines des élections, sans que le comité de rédaction du journal n'ait eu de délibération sérieuse sur le fond. La décision a clairement été prise pour d'autres raisons, et non pour des raisons de principe. ». Jeff Bezos, propriétaire d’Amazon, a racheté le Washington Post en 2013 pour 250 millions de dollars. Le NYTimes rappelle que les dirigeants de son entreprise d’aéronautique Blue Origin rencontraient Donald Trump le jour où l’édito a été publié. L’équivalent de la société des journalistes du journal a fait savoir sa crainte que la direction ait interféré avec le travail de ses membres au sein du comité de rédaction. Pour Bezos, « il s'agit d'une mauvaise planification et non d'une stratégie intentionnelle ».

En Californie, les journalistes du LA Times ont publié une lettre ouverte pour demander des explications à leur propriétaire qui, lui, s’est expliqué sur sa décision en déclarant qu’il souhaite que le journal dise les faits, peu importe le spectre politique. « Je pense que le pays en a désespérément besoin ». Cette décision a là aussi valu plusieurs milliers de désabonnements et la récupération politique de Donald Trump a été rapide : « Dans l'État d'origine de Kamala, le Los Angeles Times - le plus grand journal de l'État - a refusé de soutenir le ticket Harris-Walz, bien qu'il ait soutenu les candidats démocrates à chaque élection depuis des décennies [1] […] Même ses concitoyen.nes californiens savent qu'elle n'est pas à la hauteur de la tâche […] » , a déclaré son staff de campagne. 

Associated Press rappelle que dans les années 1800, les journaux étaient très partisans, tant dans leurs pages d'information que dans leurs éditoriaux. Même lorsque la tendance à l'impartialité des informations s'est affirmée dans les années 1900, les pages éditoriales sont restées marquées par les opinions et les deux fonctions ont été maintenues séparées.

En 2008, 92 des 100 plus grands journaux du pays ont soutenu la candidature du démocrate Barack Obama ou du républicain John McCain à l'élection présidentielle. En 2020, seuls 54 d'entre eux ont fait ce choix et cette année, ils sont encore moins (estimé à environ 45). Si les intentions affichées de souhaiter moins de polarisation de l’opinion, reste à savoir comment les décisions sont prises au sein de la presse et si elles sont entendables si proches d’une élection avec tant d’enjeux. 

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