Que ce numéro de Popol Post sur la justice tombe quelques jours après les 80 ans de l’obtention du droit de vote et d’éligibilité pour les femmes est un signe, pour sûr, et hautement symbolique. On le dit et on le répète souvent dans chez Popol, le féminisme n’est pas seulement un guide de développement personnel à destination des bourgeoises, c’est un combat mené par des femmes (et parfois des hommes aussi) pour dénoncer les inégalités, expliquer leur manque de visibilité et faire en sorte qu’elles soient éradiquées. Et si cela passe par des représentations médiatiques, par des discussions, des récits et des narrations, cela doit surtout être sous-tendu par des lois, dont le but est d’identifier et de réduire d'éventuelles inégalités entre les citoyen·nes. Depuis la fin du XIXème siècle et l’émergence d’un féminisme politique, les acquis législatifs obtenus par les femmes sont immenses et ont profondément changé nos modes de vie. En distinguer quelques-uns nous permet de mesurer le chemin parcouru, notre lenteur aussi, et parfois même les reculades.
Les Françaises obtiennent donc le droit de vote et d’éligibilité le 22 avril 1944 après des années de lutte et plusieurs propositions de lois rejetées par le Sénat.
Le 27 octobre 1946, l’égalité entre les hommes et les femmes entre dans le préambule de la Constitution.
En 1965, grâce une loi sur la réforme des régimes matrimoniaux, les femmes peuvent enfin gérer leurs biens seules et exercer une activité professionnelle sans le consentement de son époux.
Le 17 janvier 1975, la loi Veil entre en vigueur et dépénalise le recours à l’IVG.
En 1980, une loi relative à la répression du viol, définit le principe du viol et le reconnaît comme un crime.
En juin 2000 les lois sur la parité tendent à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
En novembre 2004 est présenté au Conseil des ministres, un plan de lutte contre les violences faites aux femmes avec notamment l’ouverture de places supplémentaires en hébergement d’urgence et le contrôle judiciaire du conjoint violent ainsi qu’une aide financière aux associations.
En 2010, la loi du 9 juillet 2010 précise la circonstance aggravante et crée un délit de harcèlement au sein du couple.
Mars 2012, la loi Sauvadet fixe les objectifs d’égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.
En août 2012, la loi 2012-954 sur le harcèlement sexuel en donne une nouvelle définition, stipule les circonstances aggravantes et définit les sanctions assorties.
En 2014, le terme de “féminicide” entre au Journal Officiel avec cette définition : “homicide d’une femme, d’une jeune fille ou d’une enfant en raison de son sexe.”
En octobre 2017, dans le sillage de l’affaire Weinstein, le mouvement #metoo soulève une vague de témoignages de violences sexuelles sur les réseaux sociaux et dans le monde entier. C’est le début d’une prise de conscience majeure.
En septembre 2019, s’ouvre le Grenelle des violences conjugales.
En 2020, une loi permet le déblocage des épargnes salariales dans le cas de violences conjugales.
En août 2021, la loi relative à la bioéthique autorise la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires.
Le 4 mars 2024, la liberté de recourir à l’IVG est inscrite dans la Constitution française.