Depuis toujours, les femmes, parce qu’elles sont mères, sont associées à la vie, à la naissance. Elles sont au démarrage mais pas à la fin (du moins, le croit-on). Ne dit-on pas “donner la vie” ? Ne sait-on pas aussi toutes et tous qu’elles vivent plus longtemps que les hommes, comme si cette prétendue force de vie les rendait presque immortelles.
Pourtant les femmes meurent comme les hommes. Elles meurent plus tard, mais elles meurent. Elles meurent aussi plus malades, puisqu’il est connu que leur taux de morbidité est plus élevé que celui des hommes. Et c’est le plus souvent à elles qu’incombent le soin (le “care”) de ceux qui sont malades et s’apprêtent à mourir.
En 2022, 76% des plus de 65 ans étaient des femmes. La moyenne d’âge pour l’entrée dans un Ehpad est de 85% et 8 résident·es sur 10 des susdits établissements sont des femmes. 90% des personnes qui travaillent dans des ehpad sont des femmes (mais seulement 60% sont des cadres). Plus la population vieillit, plus elle se féminise. Et la plupart des personnes en charge des populations vieillissantes sont des femmes. En un mot comme en cent, la vieillesse, et donc la mort, est un monde de femmes.