Comme tous les mois de novembre depuis quelques années, nous sommes descendues, plus nombreuses chaque année, pour défendre les droits des femmes et dénoncer les violences sexistes et sexuelles. En effet, le 25 novembre est, depuis 1993, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Lancée dans le sillage de la Déclaration de l’Onu, sur l’élimination de violence faites aux femmes cette date est un hommage à l’assassinat des sœurs Mirabal, trois militantes dominicaines assassinées le 25 novembre 1960 sur les ordres du dictateur Rafael Trufillo.
Plus de 30 ans après, et même si la foule de femmes toujours plus nombreuses à se mobiliser réchauffe les cœurs, il est difficile de ne pas se montrer défaitiste. Célébrer cette journée, en plein procès Mazan, après les révélations sur l’Abbé Pierre, et alors que les élections américaines ont marqué un retour en arrière colossal, a tout d’une gageure.
En France qu’en est-il ?
Il est très difficile d’estimer l’ampleur et les véritables chiffres des violences sexistes et sexuelles. D’abord parce que les femmes, souvent, ne portent pas plainte. Les principales données dont on dispose proviennent de deux rapports annuels effectués par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Les premiers chiffres sont ceux du Bilan statistique « Insécurité et délinquance » fondé sur les plaintes enregistrées par la police ou la gendarmerie.
D’autres proviennent d’un rapport dit « de victimisation » basé sur le vécu et le ressenti en matière de sécurité et sur un échantillonnage de personnes âgées entre 18 à 74 ans, interrogées sur les violences dont elles ont été victimes au cours de leur vie.