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Repolitisons-nous !

Lorsque nous avons commencé à militer, une des premières choses que nous avons apprise en tant que féministes, c’était que l’intime était politique. Et si on faisait en sorte de valoriser le politique ? Et si on capitalisait sur nos émotions pour les mettre au profit de notre force politique collective ?

Illustration de Camille Dumat

Camille Dumat

14 nov.

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Repolitisons-nous !

Lorsque nous avons commencé à militer, une des premières choses que nous avons apprise en tant que féministes, c’était que l’intime était politique. Et si on faisait en sorte de valoriser le politique ? Et si on capitalisait sur nos émotions pour les mettre au profit de notre force politique collective ?

Illustration de Camille Dumat

Camille Dumat

14 nov.

Difficile, ces derniers temps, de ne pas sentir comme une impression si ce n’est de fin du monde, du moins de Berezina carabinée. Entre les catastrophes climatiques, la guerre entre Israël et le Hamas, le PJL immigration, la montée des extrêmes, il est difficile pour les citoyennes et les citoyens de ne pas perdre la tête. Que penser ? Comment expliquer sa pensée sans avoir l’impression d’être toujours à côté de la plaque ? Comment réagir ? Comment agir ? Comment ne pas devenir fou ou folle ? Comment ne pas se brouiller avec tous ses ami·es ? Comment canaliser sa colère ?

En tant que féministes nous sommes aussi interpellées. Ces dernières semaines, les sujets ont été nombreux : les violences subies par les femmes en Israël et dans la bande de Gaza, le sort des migrantes qui vont se voir refuser des soins après la suppression par le Sénat de l’AME etc. Ce n’est plus une surprise dans les périodes de crise, les femmes sont en premières lignes. Les premières touchées, mais aussi souvent, les plus promptes à se mobiliser.

Dans la rubrique Popol vs Patriarcat, nous avons l’habitude de chroniquer les avancées des combats féministes, leurs impasses et leurs contradictions aussi. Ces dernières semaines nous ont placé face à une immense impuissance. Nous avons assisté à un déferlement d’images et d’informations dramatiques, nous avons été sommé·es d’y réagir. Mais comment ?

C’est cette question qui nous est alors venue en tête : que peut le féminisme ? Au-delà des débats sur Instagram et des tribunes que seul·es liront celleux qui sont déjà convaicu·es. Au milieu de ce déferlement de chagrin et d’émotion, il nous apparaît important de mettre l’accent sur le politique. Lorsque nous avons commencé à militer, une des premières choses que nous avons apprise en tant que féministes, c’était que l’intime était politique. Et si on faisait en sorte de valoriser le politique ? Et si on capitalisait sur nos émotions pour les mettre au profit de notre force politique collective ?

Ces dernières années, le féminisme a surtout été un outil de développement personnel à l’endroit des femmes blanches et bourgeoises désireuses de sortir de leur condition de soubrette familiale et matrimoniale. Et c’est tant mieux, si ça peut faire bouger les lignes. Mais alors que nous traversons des moments difficiles, où les enjeux sont énormes, le féminisme est bien plus que ça, c’est un carrefour au milieu duquel on peut se tenir pour lutter contre toutes les formes d’oppression et de domination. Ce sont aussi des siècles de lutte et d’organisation politique dont l’héritage s’est perdu dans des querelles de chapelle mais qui pourrait nous être tant utile aujourd’hui.

Il n’est jamais trop tard pour croire en notre puissance d’agir, pour nous organiser. Chacun·e à son échelle et en fonction de ses capacités. 

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