Il y a une semaine, à la tribune de l’ONU, Donald Trump déclarait : "le changement climatique est la plus grande arnaque jamais menée contre le monde" ou "Ils disaient que le réchauffement climatique allait tuer le monde… Mais ensuite il a commencé à faire plus froid" et encore que le concept d’empreinte carbone est "une supercherie inventée par des gens aux intentions malveillantes". Cette pensée-là, en contradiction avec toutes les études scientifiques depuis 30 ans, est partagée par de plus en plus de politiques dans le monde.
En Europe, l’extrême droite est un porte-drapeau du climatoscepticisme. Dès 2012, Marine Le Pen accusait les scientifiques du GIEC d’être des "prêtres du changement climatique". Même si elle a adouci sa position depuis, ces collègues européens ne font pas toustes de même. En effet, en Allemagne, l’Alternative für Deutschland (AfD), créditée de plus de 18% des voix en janvier 2024 déclare ainsi qu’aucune preuve scientifique n’atteste la réalité d’un risque de changement climatique, ce qui justifie l’inaction. Quant aux Démocrates suédois (parti d’extrême droite), ils critiquent un supposé manque de fondement scientifique à la crise climatique tandis que le parti espagnol VOX n’a eu de cesse d’attaquer la "religion du climat défendue par Bruxelles", cumulant déni du changement climatique et déni de son soubassement scientifique. Viktor Orban ou Giorgia Meloni ne sont pas en reste, tout comme le neerlandais leader de l'extrême droite, Geert Wilders, qui déclarait : "Cela fait des décennies qu’on nous fait craindre le changement climatique. Nous devons arrêter d’avoir peur". Le vieux continent n’a pas à rougir de son climatoscepticisme. Bolsonaro ou Javier Milei sont le fer de lance sud américain, appelant le changement climatique "un mensonge des socialistes" ou expliquant que "Tous ces politiques qui accusent l'Homme d'être responsable du changement climatique sont bidons."
La population n’est pas tout à fait alignée sur les personnalités politiques. En France, la majorité des Français·es pense que le réchauffement climatique est réel et qu’il est d’origine humaine (62 %, – 2 %), selon le baromètre annuel de l’Agence de la transition écologique (ADEME) réalisé par OpinionWay et diffusé en janvier 2025. Cependant, il est comptabilisé 32 % de climatosceptiques, soit une hausse de 2% depuis le dernier comptage. Aujourd’hui, le recul est plus fort dans les priorités de la population. Là où le changement climatique arrivait encore récemment dans le top 3 des préoccupations, maintenant, le risque n’est plus qu’à la septième place. Cela est aussi le reflet des reculs environnementaux programmés ces dernières années par le gouvernement et ses lois écocidaires comme la loi Duplomd ou les attaques à la biodiversité. La criminalisation des militant·es écologistes pèse aussi dans la balance. L’inaction climatique nourrit la résignation.