Ancienne fonctionnaire française puis internationale, elle renoue avec Macron I et son gouvernement composé de beaucoup de ministres de la société civile ; elle n'a jamais été élue. En 1992, elle participe à la création du Fonds mondial pour l'environnement qu'elle sera amenée ensuite à diriger, un dispositif destiné à financer des projets de protection de la biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique. Après avoir occupé plusieurs postes à l'Agence française pour le développement (AFD), elle est nommée secrétaire exécutive de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Puis, en 2021, elle se tourne vers le monde militant et devient présidente du WWF France, l'ONG de défense de la biodiversité. Elle y reste jusqu'en 2024 avant d'être nommée envoyée spéciale du président de la République sur le climat. C'est donc un profil d'experte des dossiers techniques et diplomatiques. Mais son action en faveur du terrain et des populations les plus vulnérables au changement climatique, est pour le moment inexistante.
Contrairement à ce que titre le JDD à son sujet « WWF au gouvernement : l’écologie radicale reprend les commandes », Monique Barbut est une modérée et plutôt issue de l’écologie capitaliste. Lors d'une audition devant la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale, elle explique : "Je suis issue de la société civile, et je suis venue au gouvernement par conviction pour ce combat de l'écologie. Cela vaut à la fois pour la lutte contre le dérèglement climatique, contre les pollutions, contre l'effondrement de la biodiversité terrestre et marine, mais aussi pour une gestion durable des ressources halieutiques et des forêts". Pourtant, à des questions du RN lors de cette même commission, elle a déclaré "Je considère pour ma part que notre système énergétique a besoin de ses deux jambes pour marcher : les énergies renouvelables et le nucléaire. Vous constaterez, je l'espère, que je ne suis pas une anti-atome". On est loin de la radicalité nécessaire face à l’urgence de la transition écologique.
Le premier défi qui l’attend est le vote du budget dans un contexte politique globalement défavorable à la transition écologique.
D’après Contexte, le gouvernement revoit à la baisse les besoins d’investissements bas carbone à horizon 2030. Dans la seconde stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (Spafte), publiée le 27 octobre, le gouvernement maintient le constat qu’il faisait en 2024. Toutefois, l’estimation de la somme à débourser est revue à la baisse. Les investissements bas carbone annuels devront augmenter de 82 milliards d’euros par rapport à 2024, indique la Spafte 2025, quand celle de 2024 évaluait les besoins à 110 milliards d’euros (par rapport à 2021). Comme dans sa première édition, la Spafte 2025 ne présente paradoxalement pas de trajectoire de financement pluriannuelle. Or, la lutte pour le changement climatique doit être programmée financièrement sur le long terme. Le fonds vert a été progressivement vidé de sa substance : 2,5 milliards d’euros en 2024, 1,1 milliard en 2025, et seulement 650 millions prévus dans le PLF 2026.
Elle aura aussi à traiter dans les prochaines semaines des dossiers sensibles comme la COP 30 qui se tiendra en novembre à Belém au Brésil. Cette COP marque les 10 ans de l’Accord de Paris, accord qui n’a pas tenu ses promesses du fait des désengagements des Etats et de non atteinte des objectifs, malgré l’urgence climatique et l’accélération du changement.