Les femmes agricultrices sont les grandes oubliées des imaginaires, des médias, politiques ou organisation lorsque l’on parle du monde rural. Par exemple, on parle de grève des agriculteurs ou des paysans, avec l’image d’homme à moustache sur leur tracteur, jamais de la paysanne dont le labeur n’est reconnu que depuis peu comme une profession à part entière. Pourtant, les femmes rurales représentent un quart de la population mondiale ; en France, un agriculteur sur quatre est une agricultrice.
Les femmes ne sont pas des agriculteurs comme les autres. Elles jouent aujourd’hui un rôle prépondérant dans la transformation du monde agricole et de l’agriculture, notamment l’intégration dans la bio dans les exploitations. En 2017, la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB), avec le soutien de l’Agence bio, a fait une enquête auprès des femmes agricultrices. Il en ressort qu’elles sont souvent à l’initiative du passage en bio dans les fermes, à la fois parce qu’elles sont très sensibles à la santé de leur famille mais aussi sensibles aux enjeux environnementaux. Par ailleurs ce sont majoritairement elles qui assurent le travail administratif et comptable des fermes et sont donc au fait de la situation économique des fermes. Enfin, ce sont souvent les femmes qui sont créatrices de nouveaux ateliers sur la ferme, notamment pour recréer plus de lien avec les consommateurs·trices et leur expliquer ce qu’est l’agriculture biologique. Elles jouent donc un rôle important dans l’essor de l’agriculture bio, dans la recherche de nouvelles façons de travailler ou de commercialiser les produits.
Aussi, les femmes ont une action forte sur la gestion des terres et des ressources naturelles, le renforcement des capacités d'adaptation face aux changements climatiques et les luttes contre les monstres de l’agro-chimie. C’est notamment une femme qui est considérée comme la plus grande défenseuse de ces mouvements.