“Faciles”, “belles”, “chaudes”, “grandes” ou encore “infidèles”. Voici les adjectifs qui surgissent automatiquement en premier quand on pose cette question à Google. En réalité, pour trouver la réponse à la question “Dans quel pays les femmes sont-elles les plus riches ?” – hors taux de milliardaires au m2 - il vaut mieux tenter “dans quel pays les femmes sont-elles les moins pauvres”. Et là encore, la réponse n’est pas aisée.
D’abord, à la décharge de Google, il y a beaucoup moins de travaux scientifiques s'attelant à définir la richesse par rapport à ceux qui s’intéressent à la pauvreté. Les indicateurs de mesure sont largement économiques, plus que sociaux, ce qui ne donne qu’une image partielle de la situation. Le FMI mesure par exemple la richesse d’un pays à son PIB par habitant·e, ne prenant pas en compte les différences de conditions de production de la richesse d’une économie. Or, c’est souvent là que les différences de genre apparaissent.
Richesse du pays vs. précarité des femmes et des minorités
En tête du classement des pays les plus riches selon les chiffres du FMI, on trouve le Luxembourg. C’est également un pays où une double violence économique s’impose aux femmes, souvent passée sous silence. D’abord quotidienne car le modèle familial conservateur a longtemps valorisé la femme au foyer, n’ayant alors pas de revenu propre. En cas de séparation, les femmes perdent donc en général le seul et unique revenu dont elles disposent. L’écart des revenus au sein du couple y est de 7 % en moyenne et les femmes occupent plus de postes à temps partiel (30 %) que les hommes (6 %). Pour les femmes présentes au Luxembourg suite à un regroupement familial, le revenu d’inclusion sociale (revis) qui leur est accordé est versé sur le compte de leur mari. Ensuite, la violence économique y est institutionnalisée ; il y a peu de structures d’accueil et d’accompagnement pour les femmes quand cela le nécessite. Au moment d’une séparation par exemple, il n’est pas rare que les Luxembourgeoises tombent dans la précarité. La richesse d’un pays n’a donc pas beaucoup d’impact sur celle de ses habitant·es ni sur leur qualité de vie. D’ailleurs, si les Luxembourgeoises vivent dans le pays le plus riche au monde, deux tiers d’entre elles déclarent avoir été victimes de violences physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques au moins une fois dans leur vie selon le portail national des statistiques. C’est également la violence domestique qui tue le plus dans le pays.