Le 5 octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) rend son rapport après deux ans d’enquête. Les résultats de son travail, d’où sont issues les 548 pages du rapport précité, sont accablants : entre 216 000 et 330 000 personnes mineures ont été victimes de violences sexuelles commises par des prêtres, diacres, religieux ou laïcs en mission ecclésiale depuis 1950.
Dans les témoignages recueillis par la CIASE, de nombreux anciens élèves d’écoles privées catholiques (dont certaines dirigées par des congrégations religieuses) ont raconté avoir subi des abus sexuels, des humiliations, et des violences physiques. La CIASE pointe les établissements scolaires, internats, patronages et mouvements de jeunesse catholiques comme des lieux particulièrement propices aux abus, notamment parce qu’ils mettent les enfants sous l’autorité directe de figures religieuses (prêtres, frères, éducateurs) et parce que ces institutions fonctionnent dans une culture du silence, du respect absolu de l’autorité religieuse, et où il n’existe aucun espace sécurisé pour recueillir la parole des enfants.
En outre, le rapport dénonce l’inaction des hiérarchies locales et nationales, qui ont souvent couvert les auteurs ou déplacé les agresseurs d’un établissement à un autre, sans alerter la justice ou les familles. Dans certains cas, les évêques ou supérieurs religieux étaient informés des abus dans les écoles ou pensionnats, mais n’agissaient pas ou minimisaient les faits.