La défaite de Kamala Harris et la victoire de Donald Trump lors de la dernière élection présidentielle aux États-Unis est riche d’enseignements et s’il y a une leçon que l’on peut tirer de la campagne qui a précédé l'élection, c'est la suivante :l’intelligence artificielle (IA) bénéficie rarement aux femmes politiques.
L’intelligence artificielle est définie par le dictionnaire Larousse dans les termes suivants : “Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine”. Ainsi, cette locution englobe de nombreux exemples comme les outils bien connus que sont ChatGPT, les deepfakes ou encore les algorithmes de recommandations qui gouvernent les réseaux sociaux.
Même s’il est difficile de mesurer précisément l’impact de l’IA dans les urnes, le rôle qu’elle a joué en faveur de Donald Trump pendant la campagne présidentielle étatsunienne est indéniable. Outre les tweets et autres communications de désinformation visant Kamala Harris, la candidate démocrate a également été victime de deepfakes visant à la moquer, l’humilier et la décrédibiliser.
Et si cette intelligence artificielle au service de Trump a pu aussi bien prospérer en ligne, c’est notamment parce que l’environnement des réseaux sociaux est particulièrement perméable à la misogynie et à la désinformation orchestrée par l’extrême droite.
De nombreuses études ont par ailleurs démontré que les femmes politiques font l’objet d’un traitement d’une violence inouïe en ligne, comme le soulignent Lucina Di Meco et Saskia Brechenmacher : “Les femmes semblent être ciblées de manière disproportionnée par les abus en ligne et les attaques de désinformation. Cette tendance est encore plus prononcée pour les dirigeantes politiques appartenant à des groupes minorisés ; pour celles qui sont très visibles dans les médias ; et pour celles qui s’expriment sur les questions féministes.”