Un peu plus de deux ans après, on constate aujourd’hui que l’avortement est totalement interdit dans 13 États et que de nombreux autres États prévoient un accès très restreint à l’IVG comme c’est le cas notamment en Floride ou en Caroline du Sud. Les conséquences de cette déconstitutionnalisation sont désastreuses : au Texas, le taux de mortalité maternel a augmenté de 56%entre 2019 et 2022, le taux de mortalité infantile a également augmenté sur l’ensemble du territoire, etc.
Près d’un demi siècle après la décision de la Cour suprême qui avait attribué une valeur constitutionnelle au droit à l’IVG, il est difficile de concevoir qu’un tel retour en arrière ait pu avoir lieu, au point où cette question est devenue décisive pour de nombreux·ses électeur·ices. Car en effet, il s’agit de la première élection présidentielle qui a lieu depuis la déconstitutionnalisation.
La question de l’accès à l’avortement s’est ainsi imposée comme l’un des thèmes centraux de la campagne présidentielle actuelle. Alors que Kamala Harris a décidé de faire de la protection de ce droit un point fort de son programme, Donald Trump se voit challengé par l’électorat du parti républicain qui est assez divisé sur cette question. Plus globalement, les enquêtes d’opinion montrent que la majeure partie de la population états-unienne est favorable à la légalisation de l’IVG. Malgré cela, la généralisation de son accès sur l’ensemble du territoire est loin d’être acquise, que ce soit d’un point de vue tant politique qu’institutionnel.