“Les animaux sont quelqu'un, quelqu'une et non pas, comme nous ne l'avons que trop pensé, ici, en Occident, quelque chose. Quelque chose comme une machine, une décoration, un sac à main, un repas. Quelque chose dont la mort, au vrai, nous indiffère autant que la vie déjà nous indifférait. Un être devenu non-être à cette fin que nous soyons tout.” (Kaoutar Harchi, ainsi l’animal et nous page 22). Ici, l’autrice Kaoutar Harchi analyse le statut de l’animal dans nos sociétés et souligne un aspect très important : la place de l’animal a été pensée en opposition à “nous”. L’animal est perçu comme un bien et c’est d’ailleurs ainsi que le droit français l’a défini jusqu’en 2015.
Aujourd’hui, l’animal est considéré en droit français comme un “être”. Un être vivant et sensible, une catégorie entre les personnes et les biens. Pour autant, le code civil ne prévoit pas de régime spécifique pour ces êtres auxquels l’on applique le régime juridique des biens corporels.
L’animal est ainsi un peu “mieux” protégé qu’un bien traditionnel, mais moins qu’une personne… Par ailleurs, cette protection juridique varie en fonction du “type” d’animal : sauvage, domestique, etc. Ainsi, l'animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité est protégé par le code pénal contre les mauvais traitements et les actes de cruauté mais rien n’est prévu pour l’animal sauvage non captif ou non apprivoisé…
Inutile d’insister, vous l’aurez compris : la protection des animaux par le droit français est loin d’être suffisante et leur statut reste assez peu protecteur…Néanmoins, il faut savoir que nous partons de loin, voire très loin. Et cette évolution, bien que lente et insatisfaisante, on la doit notamment aux militant·es anti-spécistes où les femmes sont majoritaires. En effet, comme vous le découvrirez plus en détail dans l’article d’Amandine Richaud Crambes plus bas, les liens entre sexisme et spécisme sont assez forts.