Bruno Retailleau a récemment dit qu’il souhaitait que la France soit “un pays moins attractif” pour les personnes migrantes. Mais de quoi parle-t-on ? Quel est ce “pays attractif” ? Ce “pays attractif” c’est ce pays où des femmes, des hommes, des enfants sont harcelé·es au quotidien par la police. C’est ce pays où des femmes, des hommes et des enfants meurent quotidiennement dans les mers dans lesquelles nous nous baignons chaque été. Ce “pays attractif”, c’est aussi celui où l’extrême droite murmure à l’oreille de l’exécutif, à tel point que le ministre de l’Intérieur est en devenu le porte-parole au sein d’un gouvernement qui s’autoproclame “d’union nationale”.
Depuis des décennies, nos responsables politiques stigmatisent les non nationaux et refusent de faire face à leurs obligations internationales, aux conséquences de leurs agissements, sans parler de leur “devoir d’humanité” auquel iels font référence de manière totalement hypocrite. Du “On ne peut pas accueillir toute la misère du monde” lancé par un Michel Rocard sur un plateau télévision à une heure de grande audience, à un “qu’ils rentrent chez eux” régulièrement scandé par des député·es RN, voici la réalité de notre classe politique. Ajoutons à ça : un ministre de l’Intérieur qui est en train de préparer un projet de loi qui prévoit de durcir les textes pour faciliter les expulsions et une Union européenne qui refuse de coopérer pour apporter une réponse satisfaisante en matière d’accueil et vous avez tous les ingrédients pour une “politique migratoire” que l’on pourrait qualifier d’inhumaine.