Alors que le scénario d’un recours au 49.3 sur les textes budgétaires se précise et que le vote d’une motion de censure est de plus en plus plausible, les inquiétudes des associations féministes augmentent. Et pour cause, outre l’incertitude qui règne sur l’adoption du budget de l’État, d’année en année les moyens des associations de lutte contre les violences sexuelles et sexistes n’augmentent pas suffisamment alors que leurs activités et dépenses ne cessent de croître. Les violences ne reculent pas et les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ sont toujours plus menacés par l’avancée de l’extrême droite et les attaques réactionnaires à l'œuvre dans nos institutions.
Face à cette situation les associations spécialisées alertent les pouvoirs publics depuis des décennies : il faut beaucoup, beaucoup plus de moyens financiers pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Et malgré les travaux chiffrés, les tribunes, les interpellations, les manifestations, etc. les moyens demeurent insuffisants. Nous ne sommes pas les premières à dénoncer l’hypocrisie du gouvernement et du président de la République en la matière, mais il ne faut pas non plus que nous soyons les dernières car la situation ne cesse de s’empirer pour les associations alors que les violences ne reculent pas.
Dans le projet de loi de finances pour 2025, le gouvernement a prévu d’augmenter les crédits du secrétariat d’État de la “grande cause du quinquennat” de 10% afin de passer de 77,4 millions d’euros en 2024 à 85,11 millions en 2025. À cela s’ajoutent d’autres enveloppes, réparties dans différents ministères, tant et si bien qu’entre les différents programmes, le budget consacré à la lutte contre les violences est estimé à 250 millions d’euros.