Les élections européennes ne seront pas les seules élections à enjeux en 2024. Iels seront nombreu.x.ses à remettre leur mandat en jeu : Volodymyr Zelensky (Ukraine), qui souhaite toutefois reporter la date des élections en raison de la situation actuelle du pays, Vladimir Poutine (Russie), Joe Biden (Etats-Unis), Joko Widodo (Indonésie), le parti progressiste de Taïwan ou encore le mouvement de régénération nationale (Mexique). Le think tank Council on Foreign Relations basé à New York, estime que près de 4 milliards de personnes se rendront aux urnes dans près de 80 pays en 2024, en faisant de ce cycle électoral le plus important dans le monde d’ici 2048. De quoi tester la résilience des relations internationales et des dynamiques géopolitiques en place.
Erosion démocratique
Nous sommes actuellement dans une récession démocratique jamais observée de puis 1975. Selon l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale basé en Suède, « les fondements de la démocratie s’affaiblissent dans le monde entier » et près de la moitié des pays de la planète connaît une érosion de la qualité de leurs démocraties. Ainsi, entre 2016 et 2021, les pays étant passé d’un régime démocratique à un régime plus autoritaire étaient deux fois plus nombreux que les pays ayant opéré une transition démocratique. Et la tendance ne va pas en s’améliorant.
Plusieurs facteurs sont en marche en la matière : l’arrivée au pouvoir de dirigeant·e·s populaires et populistes qui cristallisent un mécontentement social souvent longtemps ignoré par leurs prédécesseur·euse·s (pour les dernier·es en date : G. Meloni en Italie, X. Milei en Argentine, G. Wilders aux Pays-Bas…), l’apparition de « supermajorités » qui peuvent changer le cours de l’utilisation de la Constitution, voire son contenu (Japon, Hongrie entre autres) ou encore l’impossibilité pour les principes démocratiques d’être défendus face à des personnalités qui n’ont plus beaucoup à faire pour arriver au pouvoir si ce n’est de prendre le contrôle de l’opinion et éliminer toute opposition pour occuper l’espace démocratique (Gabon, Niger, Tunisie par exemple).