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Le plus grand cycle électoral au monde d’ici 2048 !

Le think tank Council on Foreign Relations basé à New York, estime que près de 4 milliards de personnes se rendront aux urnes dans près de 80 pays en 2024, en faisant de ce cycle électoral le plus important dans le monde d’ici 2048. De quoi tester la résilience des relations internationales et des dynamiques géopolitiques en place.

Illustration de Clothilde Le Coz

Clothilde Le Coz

09 janv.

person in blue denim jeans and white sneakers standing on gray concrete floor
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Le plus grand cycle électoral au monde d’ici 2048 !

Le think tank Council on Foreign Relations basé à New York, estime que près de 4 milliards de personnes se rendront aux urnes dans près de 80 pays en 2024, en faisant de ce cycle électoral le plus important dans le monde d’ici 2048. De quoi tester la résilience des relations internationales et des dynamiques géopolitiques en place.

Illustration de Clothilde Le Coz

Clothilde Le Coz

09 janv.

Les élections européennes ne seront pas les seules élections à enjeux en 2024. Iels seront nombreu.x.ses à remettre leur mandat en jeu : Volodymyr Zelensky (Ukraine), qui souhaite toutefois reporter la date des élections en raison de la situation actuelle du pays, Vladimir Poutine (Russie), Joe Biden (Etats-Unis), Joko Widodo (Indonésie), le parti progressiste de Taïwan ou encore le mouvement de régénération nationale (Mexique). Le think tank Council on Foreign Relations basé à New York, estime que près de 4 milliards de personnes se rendront aux urnes dans près de 80 pays en 2024, en faisant de ce cycle électoral le plus important dans le monde d’ici 2048. De quoi tester la résilience des relations internationales et des dynamiques géopolitiques en place.

Erosion démocratique

Nous sommes actuellement dans une récession démocratique jamais observée de puis 1975. Selon l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale basé en Suède, « les fondements de la démocratie s’affaiblissent dans le monde entier » et près de la moitié des pays de la planète connaît une érosion de la qualité de leurs démocraties. Ainsi, entre 2016 et 2021, les pays étant passé d’un régime démocratique à un régime plus autoritaire étaient deux fois plus nombreux que les pays ayant opéré une transition démocratique. Et la tendance ne va pas en s’améliorant.

Plusieurs facteurs sont en marche en la matière : l’arrivée au pouvoir de dirigeant·e·s populaires et populistes qui cristallisent un mécontentement social souvent longtemps ignoré par leurs prédécesseur·euse·s (pour les dernier·es en date : G. Meloni en Italie, X. Milei en Argentine, G. Wilders aux Pays-Bas…), l’apparition de « supermajorités » qui peuvent changer le cours de l’utilisation de la Constitution, voire son contenu (Japon, Hongrie entre autres) ou encore l’impossibilité pour les principes démocratiques d’être défendus face à des personnalités qui n’ont plus beaucoup à faire pour arriver au pouvoir si ce n’est de prendre le contrôle de l’opinion et éliminer toute opposition pour occuper l’espace démocratique (Gabon, Niger, Tunisie par exemple).

IA, influence et intégrité électorale

« Plus une société apprend à être sceptique, plus il devient facile à quelqu’un comme Donald Trump de remettre en question des faits irréfutables ». C’est ce que déclarent les professeur·es états-unien·nes en droit Robert Chesney et Danielle Citron. Iels appellent cela le « dividende du menteur », pour résumer le risque que des menteurs puissent invoquer l’hypertrucage afin d’échapper aux responsabilités de leurs actes répréhensibles. Le scepticisme dans la société est donc souvent entretenu à des fins électoralistes et en temps de guerre, les plus grands propagateurs de fausses informations sont souvent les gouvernements eux-mêmes, qui se livrent à une course propagandiste sous prétexte d’œuvrer en faveur de la lutte contre la désinformation.

Face aux scrutins décisifs à venir, l’influence de l’IA grandit et inquiète. A l’heure actuelle, près de 800 mesures de régulation de l’IA sont passées en revue à l’échelle mondiale. L’Onu a créé son propre dispositif - le Conseil Consultatif sur l'IA – pour mettre en garde contre les risques d'inégalités et de désinformation ; la Chine a lancé son Initiative de Gouvernance de l'IA, qui promeut une utilisation éthique et respectueuse de l'IA en s'opposant à l'utilisation de l'IA pour manipuler l'opinion publique, l’Union européenne a proposé un IA Act pour avancer vers un encadrement juridique commun.

L’utilisation de l’IA comme instrument géopolitique contribue déjà à opérer un changement dans la répartition des puissances au niveau mondial, mais également à provoquer un changement d’échelle dans la désinformation des citoyen·nes. La fabrication de vérités électorales n’est pas nouvelle ; il est avéré que les plateformes de médias sociaux sont exploitées pour influencer l’opinion publique. Mais l’utilisation de l’IA et des nouvelles technologies permettent aujourd’hui de développer des techniques de conviction personnalisées (microciblage) à grande échelle et pour permettre aux campagnes lancées de gagner à tout prix. Gageons que ce ne soient malheureusement pas les idées féministes qui se dégagent des algorithmes et des programmes de l’IA. Bref, une nouvelle année à haut risque pour la défense des valeurs de la démocratie et les idées féministes. 

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