Il existe une figure de femme, seule sur scène, toujours seule, en robe à paillettes (Dalida), accrochée à son foulard (Oum Kalthoum), cheveux au vent et robe en lamé (Aya Nakamura), auréolée de roux (Mylène Farmer), mythique sous la pluie parisienne (Céline Dion)… Figures hiératiques, à la fois si loin et si proche de nous, qui auront accompagné nos enfances, nos adolescences, les voyages en voiture, les colonies de vacances, nos moments de tristesse et nos moments de joie.
De l’Egypte au Québec, en passant par Los Angeles et Bombay, la figure de la diva tisse une toile éclatante et symbolise un patrimoine culturel au féminin fort et indéboulonnable dont l’histoire remonte bien loin, à l’époque où les femmes n’avaient pas voix et encore moins voie au chapitre. Elles ont été là, sont là et seront toujours là. Dans le monde arabe par exemple, lieu des divas par excellence, le rôle des femmes dans la musique et dans l’art, s’inscrit bien avant Oum Kalthoum et Warda. Souvent recouvertes d’une couche d’orientalisme, qui les représente en courtisanes ondulantes, les « almées » étaient en réalité des femmes savantes, maitrisant parfaitement l’art de la musique, du chant et de la danse. Au XXeme siècle, les divas, notamment égyptiennes, ont joué un rôle fondamental au cours de la « Nahda », la renaissance arabe. Ce qui fera dire à Aziza Amir « Je n’ai enfanté qu’une fille, et c’est le cinéma égyptien. »