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Mayotte, la gestion inhumaine du gouvernement

Léa Chamboncel

18 avr.

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Mayotte, la gestion inhumaine du gouvernement

Léa Chamboncel

18 avr.

L’opération “Wuambushu” a été lancée par le gouvernement français le 25 avril à Mayotte. Cette opération vise à expulser des centaines de personnes de cette île et à détruire leurs habitations. La raison ? Le fait que ces dernières n’aient pas la nationalité française et qu’elles seraient donc en situation irrégulière.

Dans ce territoire, devenu département français en 2009 suite à un rattachement décrété en toute violation du droit international, l’État a décidé de mener une opération d’une extrême violence dont l’objectif est vraisemblablement de réduire à néant des centaines de vies. Pour ce faire, une unité spéciale de maintien de l’ordre, la CRS 8, a été déployée. Dès le premier jour de son intervention, elle a assumé avoir ouvert le feu à douze reprises en tirant vers le sol pour repousser la population civile. En parallèle, le vice-président de Mayotte, Salime Mdéré, un élu centriste et soutien de la majorité présidentielle, a appelé au meurtre en prononçant ces mots sur le plateau de la chaîne de télévision, la 1ère : “Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné il faut peut-être en tuer”. Disons les choses clairement : un élu qui appelle au meurtre des personnes qui sont présentes sur le territoire qu’il administre, ça relève du crime contre l’humanité. 

Mayotte est le département le plus pauvre de France où la situation est dramatique dans de nombreux domaines : la santé, l’éducation, la justice, etc. Mediapart a récemment dévoilé un rapport accablant que l’État cherche à dissimuler. L’article souligne : “Au fil des pages du rapport caché se dessine le constat d’une faillite généralisée”… En effet, selon un rapport publié par l’INSEE en 2018, 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, 40 % des résidences principales sont des cases en tôle, 29 % des ménages n’ont pas l’eau courante et plus de 65 % des 15–64 ans sont sans emploi. Malgré cette situation, l’île reste convoitée par celles et ceux qui souhaitent échapper à une réalité encore plus difficile. Aussi, de nombreuses personnes tentent de rejoindre l’île au péril de leur vie. Selon un rapport du Sénat publié en 2012, entre 7 000 et 12 000 personnes sont mortes ou ont disparu aux portes de l’île entre 1995 et 2012. Aujourd’hui encore, les tragédies se succèdent dans l’indifférence totale de l’État français. La seule réponse proposée par l’État pour dépasser ces difficultés, c’est la réponse sécuritaire, réponse parfaitement inefficace et inhumaine. 

La situation des femmes est elle aussi catastrophique. Elles représentent près de 100 % des familles monoparentales dont 94 % vivent sous le seuil de pauvreté. Elles ont moins facilement accès à un emploi que les hommes et l’Agence régionale de santé mène actuellement une politique malthusienne en invitant les femmes à se faire ligaturer les trompes dans l’objectif de réduire les naissances.

Comme le soulignent certains médias (Mediapart, l’Humanité), Mayotte est un territoire qui semble servir de laboratoire au gouvernement qui s’enferme de plus en plus dans une gestion inhumaine de la situation sur place. Il faut que cela cesse et vite !

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