Dans un rapport intitulé Inequality kills, la branche états-unienne de l’ONG Oxfam montre comment les inégalités basées sur le genre tuent : “Les violences basées sur le genre entraînent au minimum 67 000 décès chaque année. En outre, on estime que 143 millions de femmes manquent à l’appel dans le monde en raison des taux de mortalité féminine et des avortements sélectifs selon le sexe (préférence pour les garçons). Lorsqu’une crise survient, tout cela empire.”
Les femmes, parce que femmes, sont tuées depuis des siècles, voire des millénaires. La chasse aux sorcières qui a eu lieu pendant des centaines d’années, nous en offre un bien triste exemple avec des dizaines de milliers de victimes. Récemment, des personnes accusées de sorcellerie ont encore été persécutées comme le relève National Geographic : “Au début des années 2000, la peur de la sorcellerie était à l’origine de violences et de décès dans des pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Nigeria”.
Pour reprendre un slogan largement répandu dans le milieu féministe : “On ne naît pas femme mais on en meurt”. Et le crime consistant à tuer une personne en raison de son genre a un nom : le féminicide. La définition du féminicide que l’on trouve dans le Larousse est la suivante : “Meurtre d’une femme ou d’une jeune fille, en raison de son appartenance au sexe féminin. Crime sexiste, le féminicide n’est pas reconnu en tant que tel par le Code pénal français”.
Le terme féminicide est employé pour la première fois en 1976 par la sociologue sud-africaine Diana Russell dans son ouvrage : “Femicide. The Politics of Woman Killing”. Le sous-titre “La politique du meurtre de femmes” interpelle puisqu’il laisse entendre que les meurtres de femmes sont politiques.