La science-fiction dans toutes ses formes notamment dans les objets cinématographiques ont souvent traité de l’idée que le monde, tel que nous le connaissons, va s’effondrer. Alors, l’espèce humaine survivra dans un territoire post apocalyptique, peuplé de monstres mutants cannibales ou elle empruntera la voie spatiale afin de coloniser une autre planète vivable sous peine d’errer dans la nuit infinie.
Aujourd’hui, la crise écologique et climatique devient un sujet récurrent dans les œuvres de science-fiction. Il y a les catastrophistes comme Don't’ look up, Soleil Vert (must to see) ou l’épisode 6 de la saison 3 de Black Mirror parlant de la disparition des abeilles remplacées alors par des robots. Il y a les lyriques et optimistes comme Interstellar, les œuvres de Hayao Miyazaki dont Nausicaa de la Vallée du vent et Princess Mononoke, ou encore le petit bijou de chez Pixar, Wall-E. Il y a celles qui font un lien avec la mise de côté d’une certaine partie de la population : Gunnm, le manga de Yukito Kishiro parlant de la ségrégation géographique entre les plus riches et les plus pauvres ; la trilogie de Margaret Atwood, La Servante Écarlate, détaillant la diminution de la fertilité à cause de la crise écologique et les répercussions sur les femmes ; ou encore, la toute nouvelle série norvégienne, the Fortress, où une Norvège auto-suffisante s’emmure contre toute immigration.
Dystopie, utopie ou uchronie, toutes ont un point commun : les pauvres, les femmes+ et les espèces animales seront les sacrifiées de ces catastrophes climatiques imaginées et seront exploité·es dans la survie ou la reconstruction d’une humanité nouvelle.
Malheureusement, c’est là où la réalité collusionne avec la science-fiction. Même dans des futurs proches ou éloignés, la reproduction des normes patriarcales et socio-économiques perdure. Pas besoin d’aller très loin pour en trouver la cause. Sauf Margaret Atwood, qui dénonce justement la condition possible des femmes si leurs droits actuels ne sont pas sanctifiés, la science-fiction est écrite principalement par des hommes, aisés et blancs. Même l’excellent Ministère du futur, de Kim Stanley Robinson a du mal à sortir de cet écueil. Pourtant, je le rappelle certainement pour la centième fois de l’année 2023 et la 1ère fois de 2024, la transition écologique ne pourra se faire sans les femmes+ et les populations les plus précaires car, non seulement elles sont les plus impactées par le changement climatique, mais elles sont aussi les plus actives au quotidien pour lutter contre la crise environnementale, que cela soit subi ou volontaire.