Chaque année se tient une COP, diminutif pour Conférences des Parties sur les changements climatiques ou Conference Of the Parties. La COP 29 s’est tenue lors de ce mois de novembre à Bakou en Azerbaïdjan.
Le choix du pays d’accueil fait polémique pour trois raisons. La première est que le pays est un gros exportateur de pétrole et de gaz que le président a qualifié de « don de dieu ». Cela représente 90% des revenus du pays. Cependant, le fonctionnement impose de faire tourner la présidence de la COP entre les cinq régions reconnues de l'ONU (l'Afrique, l'Asie, l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Europe centrale et orientale et l'Europe occidentale et autres). Le lieu d’accueil tient donc plus de la règle que du choix et tous les pays sont consommateurs de ces hydrocarbures.
La seconde polémique concerne les droits humains. En effet, Human Rights Watch et Freedom Now accusent les autorités azerbaïdjanaises d’arrêter des dizaines de militant·es, notamment écologistes, pour les réduire au silence. Il y a encore quelques mois, un défenseur des droits de l’humain et de l’environnement a été emprisonné, deux mois après avoir cofondé une association pour défendre les libertés civiques et la justice environnementale en Azerbaïdjan. Quand on sait que près de 200 défenseureuses de l'environnement ont été assassiné·es dans le monde en 2023 et que les niveaux de surveillance dans les pays de l'Union européenne sont de plus en plus draconiens, le questionnement de l’accueil de la COP par l’Azerbaïdjan prend une autre tournure.
Enfin, la troisième polémique se focalise sur l’absence des chef·fes d’Etat des pays parmi les plus émetteurs de GES (gaz à effet de serre). Ce désintérêt montre un clair mépris de la lutte contre le changement climatique et l’indifférence de l’impact de celui-ci sur les pays les plus vulnérables. Le président américain Joe Biden, qui vient de voir l’élection de Donald Trump aux États-Unis, n’a pas fait l’effort de venir. Tout comme le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa et le Premier ministre australien, Anthony Albanese. Les Européens ne seront guère mieux représentés puisque la présidente de la Commission européenne, Ursula Van Der Leyen, concentrée sur le lancement de son second mandat, ne se rendra pas à Bakou. Pas plus que le chancelier allemand, Olaf Scholz ou Emmanuel Macron qui a oublié son « Make the Planet Great Again ».