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De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ? 

S’il y a bien un enseignement que l’on devrait impérativement tirer de cette présidence, c’est qu’il faut se méfier des apparences. Car en effet, l’autoritarisme ne porte pas toujours des bottes en cuir bien lustrées, il peut aussi endosser son plus beau sourire et un costume bien coupé. Il peut se cacher derrière des vœux pieux tels que la lutte contre les inégalités et l’amélioration des services publics. 

Léa Chamboncel

23 janv.

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De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ? 

S’il y a bien un enseignement que l’on devrait impérativement tirer de cette présidence, c’est qu’il faut se méfier des apparences. Car en effet, l’autoritarisme ne porte pas toujours des bottes en cuir bien lustrées, il peut aussi endosser son plus beau sourire et un costume bien coupé. Il peut se cacher derrière des vœux pieux tels que la lutte contre les inégalités et l’amélioration des services publics. 

Léa Chamboncel

23 janv.

Tu es né le 21 décembre 1977 à Amiens, tu as fait une grande école, tu as été banquier, secrétaire général de l’Elysée et ministre de l’économie. Tu ne te revendiques d’aucun parti politique, d’aucune idéologie, tu prétends vouloir dépasser les clivages pour gouverner de manière pragmatique et prendre les meilleures décisions pour la France. Beaucoup y croient, beaucoup pensent que tu es peut-être la personne qui va leur permettre de changer leur quotidien. Tu parles avec des mots “modernes”, tu n’hésites pas à emprunter au vocabulaire des entreprises de la tech, tu veux “disrupter”, faire de la France une “start up nation”, etc. Tu veux réconcilier la société civile et le monde politique, d’ailleurs tu le promets, tu vas profondément changer la classe politique française en composant un gouvernement majoritairement “issu de la société civile”. Certain·es pensent que, grâce à toi, la classe politique française va profondément changer et qu’enfin, iels seront représenté·es par des personnes qui comprennent leur réalité. Tu promets de lutter contre les extrêmes, de réduire les inégalités, de moderniser notre démocratie. Tu parles bien, tu as les cheveux bien coiffés, t’as plutôt la gueule du gendre idéal, comme on dit. Certain·es sont séduit·es par ton projet politique, qui reste pourtant profondément creux et relativement peu innovant, au point que tu te retrouves soutenu par tout un tas d’ancien·nes des partis traditionnels (à droite comme à gauche) et par des personnes qui n’auraient jamais imaginé “faire de la politique”. Tu as 39 ans, tu t’appelles Emmanuel Macron et tu viens d’être élu président de la République française. 

Au fur et à mesure de ton “règne”, les déçu·es vont te désavouer et les opportunistes te rejoindre, tant et si bien qu’aujourd’hui tu es entouré de personnalités politiques qui ne rêvent que de te remplacer et que tu ne peux faire confiance à personne. Tu avais promis de gouverner différemment, de casser les codes mais tout ce que tu fais c’est t'enfermer dans une verticalité de plus en plus radicale. Tu avais promis de protéger, notamment les plus précaires, mais tu les accables en les rendant encore plus pauvres et en les stigmatisant. Tu as fait de l’égalité femmes hommes et de la lutte contre les violences ta “grande cause”, mais tu défends les agresseurs. 

De quoi es-tu véritablement le nom ? Toi qui flirtes avec le nationalisme, toi qui pactises avec l’extrême-droite, toi qui piétines nos libertés, toi qui brades nos droits, toi qui voues un culte sans borne au libéralisme, toi qui ne jures que par l’autorité. Qui es-tu réellement ? 

S’il y a bien un enseignement que l’on devrait impérativement tirer de cette présidence, c’est qu’il faut se méfier des apparences. Car en effet, l’autoritarisme ne porte pas toujours des bottes en cuir bien lustrées, il peut aussi endosser son plus beau sourire et un costume bien coupé. Il peut se cacher derrière des vœux pieux tels que la lutte contre les inégalités et l’amélioration des services publics. Mais il peut aussi et surtout mentir. Car c’est bien de ça dont il s’agit principalement : le mensonge. Une grande partie du discours politique du président de la République est façonnée par le mensonge. 

Malheureusement, la classe politique française est coutumière du fait. Mentir ne fait peur à personne puisque finalement les responsables politiques jouissent d’une protection juridique et politique qui les placent dans une “bulle d’irresponsabilité”. Et c’est sans compter qu’iels sont rarement contredits par les journalistes des médias mainstreams et jouissent ainsi d’une certaine immunité médiatique. C’est comme ça qu’on a des ministres qui se succèdent dans les médias pour dire que le gouvernement lutte contre l’extrême-droite, c’est ainsi que l’on a un président de la République qui affirme, en nous regardant droit dans les yeux, qu’il va “mettre fin aux violences faites aux femmes”, etc. 

Est-ce pour autant qu’il faut totalement désavouer la politique ? La réponse est non. Non, il ne faut pas désavouer la politique. Non, il ne faut pas baisser les bras. Non, il ne faut pas leur laisser la place. Mais il faut se parler, s’organiser et lutter ensemble pour retrouver notre puissance collective et imposer une nouvelle forme de pouvoir.

NB : je me suis inspirée du ton et style des “Posts noirs” d’Andréa Bescond pour rédiger cet article. 

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