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Hiroshima mon amour

Malheureusement, l’histoire est une fois de plus oubliée et se répète. Aujourd’hui, les guerres sont à leur plus haut niveau depuis 1964 et les menaces d’usage d’armes atomiques se multiplient.

Illustration d'Amandine Richaud Crambes

Amandine Richaud-Crambes

03 mars

trees beside brown concrete building
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Hiroshima mon amour

Malheureusement, l’histoire est une fois de plus oubliée et se répète. Aujourd’hui, les guerres sont à leur plus haut niveau depuis 1964 et les menaces d’usage d’armes atomiques se multiplient.

Illustration d'Amandine Richaud Crambes

Amandine Richaud-Crambes

03 mars

Le 6 août 1945, la bombe Little Boy était larguée dans le ciel d’Hiroshima. C’était la première fois de l’histoire qu’était utilisée l’arme atomique dans une guerre. L’explosion a tué instantanément près de 70 000 personnes. Sur une population de 310 000 habitant·es, 140 000 d’entre elles succombèrent aux blessures, brûlures et autres atrocités. Les années suivantes, les complications médicales et les cancers ont explosé, portant le nombre de mort·es à près de 250 000 (Hiroshima et Nagasaki).

Les bombes touchent de façon indiscriminée les personnes, femmes, enfants et vieillard.es compris.

Cette catastrophe exceptionnelle de par sa violence et son horreur a entièrement transformé la ville, qui a dû se reconstruire, tout comme le peuple japonais. Hiroshima est devenu un symbole mondial de paix et de lutte contre l’armement nucléaire. 

Malheureusement, l’histoire est une fois de plus oubliée et se répète. Aujourd’hui, les guerres sont à leur plus haut niveau depuis 1964 et les menaces d’usage d’armes atomiques se multiplient. Le bilan du génocide se déroulant à Gaza approche tristement celui d’Hiroshima avec près de 60 000 mort·es et autant de bombes lâchées que l’équivalent en puissance de la Bomb-A. Comme la ville japonaise à l’époque, Gaza est entièrement détruite, il n’y a plus d’infrastructures ou d’accès aux besoins essentiels. Cette destruction systématique est un domicide soit un crime de guerre. Le monde ne se rappelle plus des photos d’enfants iradié·es et du sentiment d’effroi que cela provoquait. En 1959, le film de Resnais, Hiroshima mon amour provoque le scandale et l’indignation. En 2025,  “No Other Land”,des palestiniens Basel Adra et Hamdam Ballal, et Black Box Diaries de Shiori Itō, sont censurés au Japon, en Israël, aux Etats-Unis, et même en France.

L’Europe de 2025 semble dépassée par les évènements, peu de pays prennent de positions géopolitiques fortes, mais tous se lancent dans des stratégies guerrières. Les dépenses publiques pour le réarmement militaire s’envolent malgré les « dettes », au détriment des autres services publics essentiels comme l’hôpital, l’école ou l’écologie. Les 27 sont désunis et regardent plus leur nombril que ne réfléchissent à une stratégie de politique étrangère commune. Le hongrois Orban reçoit un criminel de guerre sous mandat d’arrêt international et défit l’union qui reste muette. Pendant ce temps, les médias français sont, comme à leur habitude, obnubilés par Marine Le Pen et donnent des tribunes à l’extrême droite qui discrédite l’autorité indépendante de la justice. Trump modifie l’ordre économique mondial et nous rappelle que l’économie capitaliste dirige le monde, que les Etats n’ont pas de vision à long terme pour sortir de ce piège libéral. L’ONU n’est plus qu’une voix inaudible, sans pouvoir. Les humanitaires et leurs causes sont oubliés.

Comment en sommes-nous arrivés au point où la mort d’enfants et de femmes est devenu un sujet mineur dans les conversations ? A quel moment avons-nous accepté que nos politiques soient autant déconnecté·es du monde réel et n’aient plus d’humanité ? Quand est-ce que l’Europe est devenue une coquille vide où seul le marché du libre-échange est la boussole de son fonctionnement ? Le chaos démocratique et la montée du fascisme sont-ils notre seul futur ?

L’histoire n’est plus, seul le présent semble compter. Pourtant, nous devons nous souvenir des horreurs guerrières. Pendant les sept dernières décennies, l’Europe et le Japon ont réussi à maintenir une place dans la diplomatie mondiale et faire entendre leurs voix pour éviter les guerres sur leurs territoires ou dans le monde. On peut pertinemment se demander s’il existe encore un futur pour ces anciens organes pacifiques. 

La guerre n’est pas un défi ; le vrai défi a toujours été de maintenir la paix.

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