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La monoparentalité se conjugue au féminim

Léa Chamboncel

27 juin

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La monoparentalité se conjugue au féminim

Léa Chamboncel

27 juin

Une famille sur quatre est une famille monoparentale. Ce chiffre augmente d’année en année et est passé de 9,4 à 24 % de l’ensemble des familles entre 1975 et 2017*.

Plus de deux millions de familles monoparentales sont gérées, dans 82 % des cas, par des femmes seules et beaucoup de ces familles sont en situation de précarité puisque 41 % des enfants qui vivent avec un parent isolé sont pauvres, contre 21 % pour l’ensemble des enfants. Pas moins de 1,3 million de personnes (parents et enfants compris) vivent dans une famille monoparentale dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté*. 

Des chiffres qui ont de quoi nous alarmer, surtout que la conjoncture (inflation, crise de l’énergie, etc.) actuelle aggrave la précarité. Compte tenu de cette situation, on pourrait légitimement penser que le gouvernement s’est saisi de la question et qu’il est en train d’actionner tous les leviers nécessaires pour éviter que ça empire. Et bien, non, pas tout à fait…

Car en effet, la monoparentalité semble être l’angle mort des politiques publiques en matière familiale et ce n’est évidemment pas en baissant les APL que les choses vont s’arranger, surtout lorsque l’on sait que les allocations familiales et les allocations logement évitent à une partie des familles monoparentales de vivre à la rue. 

Pourtant le gouvernement pourrait mettre en place des réformes assez simples pour résorber ces inégalités. Il pourrait (PAR EXEMPLE) décider de faire de l’égalité salariale une réalité. Et oui, puisque c’est une des raisons qui expliquent pourquoi les familles monoparentales sont plus exposées à la précarité. Le salaire de la femme a toujours été considéré comme un salaire d’appoint et en aucun cas comme un salaire permettant de faire vivre un foyer entier, ça c’est le salaire de l’homme. Cela explique les inégalités salariales, inégalités qui persistent encore aujourd’hui puisque l’écart salarial tourne encore autour de 27 %*. L’index salarial mis en place lors du précédent quinquennat n’a pas permis de réduire cet écart… Mais figurez-vous que les inégalités de salaire s’accentuent en fonction de la situation familiale et du nombre d’enfants : les mères de deux enfants gagnent 32 % de moins que les pères et jusqu’à 47,5 % de moins pour quand elles ont trois enfants*. 

Les inégalités salariales s’expliquent notamment par le temps de travail. Ce sont les femmes occupent majoritairement les emplois à temps partiel (79 %), et parmi ces 79 %, on estime que 30 % sont des temps partiels imposés. Dans certains secteurs (commerce, nettoyage, aide à domicile, etc.) les temps partiels, les emplois du temps aux horaires absurdes sont très fréquents. L’État pourrait aussi décider de lutter contre le temps partiel imposé…

Les pistes ne manquent évidemment pas et les quelques mesures isolées mises en place par le gouvernement (exemple : systématisation du versement des pensions alimentaires par la CAF depuis janvier 2023) demeurent insuffisantes. Face à cette situation, il apparaît urgent d’agir et, encore une fois (on ne le répétera jamais assez), d’adopter une approche genrée des politiques publiques ! 

* Chiffres INSEE 

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