C’est l’un des nombreux enseignements que l’on peut tirer de la prolifique œuvre de bell hooks. Ce savoir peut s’acquérir de différentes manières et la presse et les médias jouent un rôle fondamental dans sa diffusion. Ce rôle de diffusion du savoir et de l’information est parfois mis à mal. Il peut-être mis à mal par l’État, comme nous le rappelle la récente garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux, mais également par d’autres entités comme les réseaux sociaux qui peuvent invisibiliser certaines informations au profit d’autres, parfois grâce à ce que l’on appelle des contenus sponsorisés (des contenus mis en avant moyennant paiement). Et il y a les journalistes qui sont assassiné·es pendant des conflits armés, qui sont assassiné·es parce qu’iels représentent “une menace” pour certains gouvernements, etc.
Le métier de journaliste n’est pas un métier facile contrairement à ce que pourrait croire lorsqu'on voit le train de vie de certains. Rares sont celleux qui réussissent à “bien vivre” de leur métier, enchaînant contrats précaires après contrats précaires dans des rédactions qui les usent jusqu’à la moelle. Et pourtant, c’est un magnifique métier et un métier essentiel à notre démocratie. C’est pourquoi il ne faut laisser passer aucune attaque contre la liberté et l’indépendance de la presse ni aucune menace contre les journalistes.
Les récents événements ont de quoi nous inquiéter pour cette liberté et cette indépendance. D’abord, il y a les réalités économiques du secteur qui, tant qu’il sera soumis à un modèle lucratif et capitalistique, sera à la merci des dominants en devant jongler, pour sa survie, entre la liberté d’informer et l’obligation de répondre aux exigences de certain·es actionnaires. Le rachat du JDD par l’empire de Vincent Bolloré et la décision de parachuter à sa tête Geoffroy Lejeune est particulièrement évocateur et ne laisse plus de place au doute quant à “l’indépendance éditoriale” du journal dont la ligne est désormais totalement alignée sur le parti pris idéologique du milliardaire.