Alors que la planète flambe et que tous les spécialistes du climat l’annoncent depuis des années, que le GIEC rappelle dans tous ses rapports que les Etats doivent agir pour éviter le pire, l’écologie ne s’est toujours pas implantée dans les politiques mondiales et dans les quotidiens. Je peux même vous dire que malgré ce que l’on pense, il y a une régression importante depuis ces 10 dernières années.
Deux arguments reviennent souvent : les normes environnementales sont trop dures et empêchent la croissance ou le fonctionnement de l’agriculture, de l’industrie ou encore du BTP. L’autre est que l’écologie coûte trop chère et est punitive, appauvrissant et contraignant les ménages.
Le terme “écologie punitive” est employé par les politicien·nes depuis de nombreuses années, particulièrement des droites et extrêmes droites, pour justifier leur inaction, mandat après mandat. Au niveau national et international, les lobbies et les gouvernements expliquent à longueur de temps que l’écologie tue l’économie et le productivisme. Au niveau local, le discours est plus apaisé même si pour certain·es plus feignant·es que sceptiques, ces arguments sont réutilisés.
Pourtant, les bénéfices et co-bénéfices liés à la réelle mise en œuvre d’actions environnementales ne sont plus à démontrer. La réparation ou l’inaction coûtent bien plus cher que la prévention. L’actualité de la grève des agriculteurices est un exemple. Sans rentrer dans la complexité de la politique agricole commune (PAC) et de sa réforme, le discours de la FNSEA explique principalement que les normes environnementales sont la cause de tous les maux des agriculteurices et de leur mal-être. Pas les crédits accumulés pour s’équiper et toujours pousser la production de la terre, pas l’emprise des des agro-industriels comme Mosanto qui poussent au rachat annuel de semences et l’endettement des paysan·nes, ni la politique de marché libéraliste et la signature de traité mortifère pour l’agriculture locale. On peut ajouter le problème des bénéfices disproportionnés de l’industrie agroalimentaire ou des revendeurs (supermarchés). Est-ce donc l’écologie qui est punitive ? Bien au contraire, l’application de méthode de l’agroforesterie ou la diminution des pesticides ont démontré l’augmentation du bien-être chez les agriculteurices. Plus de haies, moins de pesticides donc plus de biodiversité nécessaire à la bonne santé des cultures. Des sols moins travaillés et augmentés par des couverts ou intrants naturels augmentent la fertilité de la terre. Il en est de même pour l’élevage. En termes de dépenses publiques, il faut voir sur le long terme avec la diminution des maladies environnementales (Lymphomes, leucémies, mélanomes, tumeurs du système nerveux central ou cancers de la prostate) et donc des coûts de santé.