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Lyon, celle qui résiste aussi

Face à l'emprise historique de l’extrême-droite, il serait facile de ne voir Lyon qu’à travers le prisme de la violence et de la peur. Mais ce serait oublier tout le reste. Oublier celles et ceux qui, malgré les intimidations, continuent de faire vivre une ville engagée, solidaire et créative.

Léa Chamboncel

31 janv.

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Lyon, celle qui résiste aussi

Face à l'emprise historique de l’extrême-droite, il serait facile de ne voir Lyon qu’à travers le prisme de la violence et de la peur. Mais ce serait oublier tout le reste. Oublier celles et ceux qui, malgré les intimidations, continuent de faire vivre une ville engagée, solidaire et créative.

Léa Chamboncel

31 janv.

Connue pour être le bastion des fafs, la troisième plus grande ville de France est moins connue pour ses résistances et pourtant, elles existent. Certain·es d’entre vous le savent peut-être déjà mais j’entretiens un lien étroit avec Lyon. Déjà, j’y suis née et même si je n’y ai jamais vécu j’ai le plaisir de la découvrir depuis un peu plus de 7 ans car ma maman, elle-même lyonnaise, y a déposé ses valises en 2017. 

Malheureusement, la capitale rhodanienne s’illustre régulièrement par les violences et agressions perpétrées par l’extrême-droite où des groupuscules sont à l'œuvre depuis des décennies. Tout le monde se souvient de “l’expédition” violente de l’extrême-droite le 14 juin dernier, juste après un rassemblement contre le RN. Comme le rappelle Mediapart, ce type d’actions violentes ne sont ni récentes, ni isolées. Historiquement, la présence de l’extrême-droite à Lyon s'illustre sous diverses formes, tant et si bien qu’Alain Chevarin, auteur de “Lyon et ses extrêmes droites”, affirme que la ville : “présente la caractéristique unique en France d’avoir accueilli toutes les tendances de l’extrême droite”. 

Face à cette emprise historique de l’extrême-droite, il serait facile de ne voir Lyon qu’à travers le prisme de la violence et de la peur. Mais ce serait oublier tout le reste. Oublier celles et ceux qui, malgré les intimidations, continuent de faire vivre une ville engagée, solidaire et créative. Oublier que Lyon, ce n’est pas seulement un bastion réactionnaire, c’est aussi un terrain de lutte, de culture et d’expérimentations politiques. 

Mais pour être tout à fait honnête avec vous, lorsque je marche dans les rues de certains quartiers lyonnais, je ne me sens pas toujours en sécurité. Et pour cause, l’extrême-droite m’a identifiée depuis de nombreuses années et je reçois régulièrement des menaces (notamment de mort) depuis 2021. Et malgré cette peur, j’aime aller à Lyon. J’aime y retrouver les ami·es que j’ai y rencontré·es à l’occasion d’événements militants. J’aime traîner dans les librairies engagées, j’aime y retrouver les membres du Popol Lovers Gang, j’aime aussi assister aux spectacles qu’organise la queerale des amis de ma mère. C’est cette Lyon là que je voulais vous faire découvrir. Celle qui résiste et s’organise, celle qui porte des projets politiques ambitieux, celle où fleurissent les tiers lieux, celle où à émergé la première “grève des femmes”.

Alors oui, Lyon est une ville paradoxale, marquée à la fois par la violence de l’extrême-droite et par l’énergie de celles et ceux qui lui résistent. Mais c’est précisément cette dualité qui en fait un terrain de lutte essentiel. Derrière chaque menace, chaque intimidation, il y a une réponse collective, une détermination à ne pas céder du terrain. Lyon n’est pas qu’un champ de bataille, c’est aussi un espace d’espoir, où se dessinent les contours d’un avenir plus juste et plus solidaire. Et c’est cette ville-là que je voulais mettre en lumière, celle qui construit plutôt que celle qui détruit. 

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