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Marseille : un exemple d’union de la gauche à suivre ?

S’il y a bien un enseignement que l’on devrait impérativement tirer de cette présidence, c’est qu’il faut se méfier des apparences. Car en effet, l’autoritarisme ne porte pas toujours des bottes en cuir bien lustrées, il peut aussi endosser son plus beau sourire et un costume bien coupé. Il peut se cacher derrière des vœux pieux tels que la lutte contre les inégalités et l’amélioration des services publics. 

Léa Chamboncel

13 févr.

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Marseille : un exemple d’union de la gauche à suivre ?

S’il y a bien un enseignement que l’on devrait impérativement tirer de cette présidence, c’est qu’il faut se méfier des apparences. Car en effet, l’autoritarisme ne porte pas toujours des bottes en cuir bien lustrées, il peut aussi endosser son plus beau sourire et un costume bien coupé. Il peut se cacher derrière des vœux pieux tels que la lutte contre les inégalités et l’amélioration des services publics. 

Léa Chamboncel

13 févr.

Lorsque l’on pense à Marseille, on pense tout de suite à la mer, au mistral, à l’accent des marseillais·es, aux panisses, etc. mais on oublie parfois à quel point cette ville vibre par son engagement. Même si c’est difficile à appréhender si on se contente de se promener sur le vieux port et de crapahuter dans les rues du panier,la solidarité est très développée à Marseille. Pour une personne qui vit à Paris, la différence avec la “ville lumière” est assez saisissante. 

J’en ai parlé avec des marseillais·es et tout·es étaient assez d’accord pour me dire que c’est une ville engagée, une ville de gauche qui, pourtant, a longtemps été gouvernée par la droite jusqu’à l'avènement du fameux “Printemps marseillais”. Cette union des gauches a été impulsée par de nombreuses initiatives citoyennes locales qui appelaient au rassemblement en vue des municipales de 2020. 

Après des discussions, hésitations et négociations, plus ou moins évidentes, l’union voit le jour et une liste commune “de gauche” réunissant des personnalités à la fois issues du monde politique et de la société civile, se présente pour gouverner la ville et sortir la droite. La tête de liste est Michèle Rubirola, membre d’Europe Écologie Les Verts, elle est conseillère départementale des Bouches-du-Rhône de 2015 à 2021. 

Le 15 mars 2020, les listes du Printemps marseillais arrivent en tête du premier tour à l'échelle de la ville avec 23,4 % des voix. Plusieurs mois se sont écoulés entre les deux tours des élections municipales en raison du confinement. Une campagne d’entre deux tours qui a été difficile et pour laquelle les candidat·es et leurs équipes ont dû faire preuve d’originalité et de créativité pour “faire campagne” dans un contexte assez inédit. 

Le 28 juin, le Printemps marseillais arrive en tête du second tour avec 38,28 % des voix, mais ne dispose que de 42 sièges sur 101 au conseil municipal. Les listes portées par Les Républicains recueillent 39 sièges. L'absence de majorité ouvre une période de négociations qui va durer jusqu’au 4 juillet, date à laquelle l’élection de la ou du maire est prévue. Grâce au report des voix des élus de la liste menée par Samia Ghali et au ralliement de Lisette Narducci, Michèle Rubirola est élue maire de Marseille. 

Sans cette union et cette liste commune, la gauche n’aurait pas remporté les élections et la droite aurait certainement continué à diriger la ville. Pour Marie Batoux, adjointe au maire en charge de l’éducation populaire, le succès de cette alliance s’explique notamment par le fait que “Le Printemps marseillais n’est pas vu que comme un cartel de partis car il rassemble aussi des associations. Il est perçu comme une construction politique qui dépasse le simple cadre des organisations politiques traditionnelles.”  

Mais est-ce que ce modèle d’union est déclinable ailleurs ainsi qu’au niveau national ? La NUPES, créée dans la précipitation à la veille des élections législatives nous a prouvé que c’était possible de s’unir pour gagner. Néanmoins, est-ce que l’union est tenable pour gouverner ? Rien n’est moins sûr… même si ça apparaît parfois comme nécessaire. L’union est donc possible, voire souhaitable, et comme le dit très bien Marie Batoux : “Ce n’est pas une utopie, c’est un combat” ! 

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