Quand on parle de combats féministes, il y a une question qui revient souvent : faut-il oui ou non investir les institutions pour faire avancer nos droits et nos luttes ?
Lorsque j’ai mené les interviews en vue d’écrire mon premier essai, j’ai été frappée par le nombre de personnes qui avaient eu, préalablement à leur mandat, un engagement associatif ou militant en dehors de la politique institutionnelle ou partisane. Elles partageaient presque toutes le même sentiment selon lequel pour “aller plus loin” et faire réellement bouger les choses, il fallait s’engager en politique en rejoignant un parti et / ou en ayant un mandat. Certain·es ont rapidement déchanté en poussant les portes de la “Popol”. Et pour cause, l’environnement politique est excessivement violent pour toute personne socialement dominée et il est souvent difficile de faire réellement bouger les choses.
Sans compter que l’instrumentalisation des luttes à des fins électoralistes est une pratique courante dans les partis politiques, notamment à gauche… Cela a notamment pour conséquence de décourager les militant·es au point de les dégoûter de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un parti politique, une réunion du conseil des ministres, à un débat à l’Assemblée nationale, voire à un bulletin à glisser dans une urne… Difficile de ne pas aller dans leur sens parfois, encore plus lorsque l’on est témoin au quotidien des mesquineries de la “Popol” (NB : à ne pas confondre avec Popol, votre média politique préféré).