La liberté d'expression octroie à tout·es le droit d'exprimer ses opinions sans risquer d'être sanctionné·e. Cette liberté est consacrée dans le droit français par la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen (DDHC), qui fait partie du bloc de constitutionnalité et elle a donc valeur constitutionnelle, au même titre que la Constitution. Il s'agit ainsi d'une liberté dite “fondamentale”. De cette liberté découlent d'autres droits et libertés telles que la liberté d'opinion, la liberté de la presse, la liberté de manifestation ou encore le droit de grève.
Plusieurs conventions internationales garantissent la liberté d’expression, notamment la Convention européenne de sauvegarde des droits humains (CESDH) qui précise que la liberté d'expression “comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière”.
Cette liberté, ainsi que celles qui en découlent, comportent néanmoins des limites. Ainsi, tout en affirmant la liberté d'expression, l'article 11 de la DDHC en pose les limites : “Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi”.
Par ailleurs, selon la Cour européenne des droits humains, la liberté d'expression peut être limitée pour différents motifs parmi lesquels figurent : la sécurité nationale, la sûreté publique, l'intégrité du territoire, la diffamation, les discriminations, etc.
Et il y a une autre limite à la liberté d’expression : il s’agit de l’incitation à la haine. Car oui, il est important de rappeler que l’incitation à la haine n’est pas “une opinion” contrairement à ce que certain·es semblent penser.
À ce sujet, il y a du côté de l‘extrême droite notamment, une instrumentalisation de la liberté d’expression dont il faut se méfier. En effet, sous couvert de “défendre la liberté d’expression” certain·es n’hésitent pas à propager des discours haineux parfois LGBTphobes, sexistes, racistes, etc. Et comme “on ne peut plus rien dire”, ces derniers enchaînent les plateaux télé où iels ont leur rond de serviette et les événements pour parler de leur croisade contre les wokistes, comme ce fut le cas le week-end dernier à Perpignan…