Logo du site Popol Media

Sayonara l'écologie

Même si le pays du soleil levant est tristement connu pour sa pratique de la chasse à la baleine, on ne pourrait pas imaginer que le reste des luttes écologiques passent à la trappe. C’est pourtant le cas.

Illustration d'Amandine Richaud Crambes

Amandine Richaud-Crambes

28 févr.

silhouette of man near outside
Logo du site Popol Media

Sayonara l'écologie

Même si le pays du soleil levant est tristement connu pour sa pratique de la chasse à la baleine, on ne pourrait pas imaginer que le reste des luttes écologiques passent à la trappe. C’est pourtant le cas.

Illustration d'Amandine Richaud Crambes

Amandine Richaud-Crambes

28 févr.

Depuis des décennies, les fables écologiques d’Hayao Miyazaki et les paysages magnifiques de ses films, bercent les imaginaires. Le Japon y apparaît complexe mais aussi à la pointe sur les questions environnementales. La réalité est toute autre.

Même si le pays du soleil levant est tristement connu pour sa pratique de la chasse à la baleine, on ne pourrait pas imaginer que le reste des luttes écologiques passent à la trappe. C’est pourtant le cas. Les rues sont propres et les japonais·es sont respectueux·ses de leur écosystème immédiat. Or, les déchets au Japon ne font pas l'objet de tri ou de seconde vie. Le plastique est omniprésent ; des distributeurs de boissons occupent tous les coins urbains et ruraux. Les gourdes n’existent pas ; l’eau du robinet, potable et au bon goût, est peu utilisée hors du domicile. Dans les rues japonaises, vous ne trouverez pas de poubelles, les japonais·ses ramenant systématiquement leurs déchets chez elleux. Cette pollution massive devient invisible. De plus, contrairement à l’Europe, le plastique à usage unique n’est pas interdit. C’est donc la foire aux emballages : plastique autour d’une seule banane ou d’une seule fraise, plastique envahissant les konbinis, sacs en plastique pour les achats, plastique pour éviter que son parapluie goutte dans un lieu… La surconsommation a remplacé le minimalisme japonais.

Autre pollution, celle de l’air. Les rues sont envahies de voitures thermiques. Malgré des transports en commun plutôt efficaces, des routes 4 voies sont présentes partout, du centre-ville de Tokyo aux confins d’Hokkaidō. Les vélos prennent peu de place dans les déplacements même si la voirie est aménagée et permet facilement la pratique. Quelques villes comme Hiroshima inversent la tendance, mais elles restent minoritaires. Enfin, la vitesse n’est que peu respectée, les particules fines sont alors d’autant plus rejetées.

On sait que les produits animaux sont très polluants, de leurs productions à leurs transports, mais là encore, le Japon fait défaut. Le végétarisme ou véganisme n’existent quasiment pas. C’est le parcours du combattant pour trouver des plats sans viande ou poisson, la moindre soupe contient des bouillons de graisse animal. Le poisson et les crustacés restent rois de l’assiette, mais la consommation de viande ne fait qu’augmenter. Aucune communication de santé publique ou écologique n’est présente dans les rues.

Niveau changement climatique, le Japon n’est pas en reste. Ces 5 dernières années, le Japon a connu des records de chaleur, mais aussi de pluie. Le pays a un climat très varié, l’étendue de celui-ci ayant des latitudes du Québec à Cuba. Mais l’île d’Honshu, la plus grande et centrale, voit son climat se tropicaliser, toujours plus humide. Les îles japonaises sont aussi soumises à la montée des eaux et au retrait de côtes. Les aléas, tels que les tempêtes ou typhon, sont plus fréquentes et plus violentes. Les japonais·ses pourtant connu·es pour leur résilience aux catastrophes naturelles semblent étrangement sourds à la crise climatique. 

Soutenez Popol Media

Aidez-nous à rester indépendantes