C’est une soirée d’hiver, dans une petite salle du 19ème arrondissement de Paris, des femmes et des hommes se sont réuni·es dans pour soutenir des grévistes et pour réfléchir ensemble au sens de la grève générale et à son utilité dans la lutte. C’est un dimanche matin, au marché, à taper du pied pour se protéger du froid et contre-attaquer un réveil trop matinal, à distribuer des tracts, à essayer d’engager la conversation avec ses concitoyens et concitoyennes parce que la politique, c’est une affaire collective.
C’est faire des heures et des heures de transports pour se rendre à des rassemblements en soutien à des personnes injustement emprisonnées, à des familles endeuillées, à des personnes expulsées. C’est passer ses dimanches après-midis à demander un cessez-le-feu qui ne vient jamais, à répondre au téléphone pour aider et aiguiller des femmes en détresse ou des jeunes qui viennent d’arriver d’un pays en guerre. C’est adapter son mode de vie, renoncer à un certain confort, à tout un pan de notre éducation pour essayer de vivre dans un monde plus juste. Dans certains pays, c’est risquer de se faire agresser ou tuer. À certaines époques, c’était se mettre en grève de la faim, se voir emprisonné·e pour simplement demander de voter comme les hommes.
À ceux et celles qui à longueur d’émissions de télé, d’éditoriaux aigris, de pamphlets, ou qui confortablement installé·es dans la chaleur d’une existence qu’iels pensent sans doute immuable et exemplaire, raillent et attaquent, entre autre chose, les féministes, les wokes, les islamo-gauchistes, les salopes, les écolos, les bobos, les jeunes, le pro-palestiniens, les gauchiasses, les hystériques… Nous aimerions rappeler ce que c’est qu’une vie de militantisme, ce qu’il faut de sacrifices, d’engagement, de renoncement, de souplesse, de violence.