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Defund the police

Léa Chamboncel

18 août

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Defund the police

Léa Chamboncel

18 août

Quelques semaines après la répression brutale de la mobilisation à Sainte-Soline où plusieurs manifestant·es ont été gravement blessé·es, la Ligue des droits de l’homme (LDH) s’inquiétait de la “militarisation des forces de l’ordre”. Les récentes violences policières – que le gouvernement invisibilise en prétendant qu’elles ne sont pas une réalité (à croire que l’on vit dans des mondes parallèles, hum oh wait?!) – nous donnent encore plus raison pour affirmer qu’il est temps de repenser notre rapport à la police et au système pénal dans sa globalité. 

Aux États-Unis, grâce au mouvement Defund the Police, qui s’est amplifié au lendemain du meurtre de George Floyd, plus de 840 millions de dollars ont été retirés des budgets des polices locales pour en consacrer 160 millions à des investissements pour améliorer la vie des quartiers et des communautés. Du social et de la prévention plutôt que de la répression policière, c’est ce que réclament toujours et encore les militant·es qui se mobilisent contre les violences policières. Mais le compte n’y est pas car, malgré cette petite victoire, la promesse qui avait été faite par les démocrates de mener une profonde réforme du système policier aux États-Unis, n’a pas été tenue.

En France, on fait tout l’inverse. Du côté des responsables politiques actuellement aux manettes, vous l’aurez compris, il s’agit essentiellement de renforcer les moyens des forces de l’ordre. Côté société civile, des mouvements prônant la fin de notre système pénal ont pourtant émergé dans les années 70 en France et ailleurs. 

Le mouvement Defund the Police est, quant à lui, assez protéiforme et regroupe des activistes en faveur d’une réduction des moyens financiers de la police ainsi que des activistes qui prônent la fin du système pénal. L’abolitionnisme pénal est très présent dans les milieux féministes aux États-Unis et ailleurs. D’illustres militantes à l’instar d’Angela Davis ont popularisé le mouvement et continuent de le porter haut et fort, notamment dans les milieux féministes.

Notre système pénal est parfois qualifié de raciste et de classiste et il faut bien admettre que rien ne vient contredire cet état de fait. Tout au contraire, un rapport interne au ministère de l’Intérieur, issu d’une mission sur les “actes et propos racistes et discriminants au sein de la police” et révélé par Médiapart, soulignait en 2020 que les discriminations à l’égard des citoyen·nes étaient bel et bien réelles et qu’il était nécessaire d’agir. Par ailleurs, force est de constater que le système pénal français est particulièrement inefficace, notamment dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

Pour toutes ces raisons, et compte tenu des violences policières qui s’enchaînent, peut-être qu’il serait temps de nous questionner sur notre rapport à notre système pénal en le réformant en profondeur – notamment à très court terme – en défaisant la police de ses armes létales et en mettant en place une véritable instance indépendante qui serait en mesure de juger les crimes et délits commis par les forces de l’ordre. 

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